Wednesday, December 19, 2012

Le Service des autos pris d'assaut

par Francesco Brienza/cge - Mercredi était le dernier jour pour passer sa théorie sans rendez-vous avant l'introduction d'un nouveau questionnaire. Le message a été compris par les candidats: il a fallu jouer des coudes.«Ça fait quatre heures que j'attends, c'est la folie!» Comme des centaines d'autres, Sheila a décidé sur le tard de passer son examen théorique du permis de conduire, mercredi à Lausanne. Mais pas par hasard. «C'est le dernier jour où on peut le faire sans prendre rendez-vous avant que ça ne devienne plus dur», explique-t-elle, fière de son coup. Le 1er janvier, les tests de connaissances pour décrocher son sésame seront plus exigeants, et vendredi, le Service ferme pour les Fêtes. Résultat: il a fallu jouer des coudes pour passer sur le grill. Et surtout s'armer de patience. A 16h30, au moment de fermer ses portes, «la Bléch» comptait encore une centaine d'apprentis conducteurs dans ses murs. Qui en pestant, qui en profitant de l'aubaine pour bûcher encore un peu leur théorie. «Au plus fort de la journée, il n'y avait quasi plus la place pour marcher», poursuit Sheila, mi-agacée, mi-amusée par l'aventure.

Une femme fait un malaise

Pour certains, l'attente a été moins bénéfique. «Après trois heures et demie, j'ai décidé de laisser tomber, raconte, las, le papa d'un candidat moins patient. Surtout que ça poussait de tous les côtés.» Une femme aurait même été victime d'un malaise, selon deux témoins. Et le père de famille de s'inquiéter du respect des normes de sécurité avec cette foule.

Incompréhension chez les professionnels

Au total, plus de 400 tickets ont été retirés dans le distributeur du hall. Et selon une personne présente, «pas une seule salle supplémentaire» n'a été mise à disposition. Vraiment imprévisible cet afflux d'élèves conducteurs au vu du changement de questionnaire? Personne n'a pu répondre à nos questions du côté du Service des automobiles. Mais pour les professionnels de la conduite interrogés, ce comportement est ahurissant. «Ce nouveau questionnaire ne devrait rien changer, s'énerve Pierre-André Tombez, de l'Association vaudoise des professionnels de la sécurité routière. Il faut apprendre la théorie, un point c'est tout!» Un avis partagé par Thierry Pittet, président de l'Association vaudoise des autos-écoles. «En apprenant bien, on diminue les heures de pratique», explique-t-il.

Force est de constater que les apprentis interrogés mercredi ne sont pas de cet avis. «Les gens avec qui j'ai discuté dans la file sont aussi venus aujourd'hui pour éviter le nouveau système...» selon Sheila. Le dernier prétendant devait passer son épreuve autour de 19 heures.

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