Thursday, March 7, 2013

Quand le français pose problème avec son toubib

par Abdoulaye Penda Ndiaye - Il y a de plus en plus de docteurs étrangers au français très lacunaire. Cela pose un problème dans la relation avec le patient.«Le médecin qui m’a examinée après mon viol ne comprenait pas bien le français.» Une victime a tenu ces propos lors d’un récent procès à Yverdon-les-Bains (VD). Latente depuis plusieurs années, la barrière de la langue entre personnel soignant et patient se précise de plus en plus.

«J’ai vu ce genre de souci avec un oncologue grec dont le français était très lacunaire. Pour des malades souffrant de cancer, l’annonce du diagnostic est un moment relationnel clé», déclare une infirmière vaudoise. Divers témoignages qui nous sont parvenus relèvent des cas semblables. «En 2012, j’ai conduit mon épouse cinq fois aux urgences. A trois reprises, nous avons rencontré un médecin à la langue de Voltaire limitée, dont un chirurgien que nous n’arrivions tout simplement pas à comprendre», réagit un résident d’Epalinges (VD).

Le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) dit ne pas être au courant de telles plaintes. «Nos collaborateurs étrangers parlent bien notre langue. Les cas contraires sont très rares», avance la chargée de presse Béatrice Schaad. «Certains collègues sont très bien formés mais s’expriment mal en français», note un médecin neuchâtelois. Directeur de la Plateforme santé Haut-Léman, Vincent Matthys annonce que «des cours de langue sont proposés au personnel soignant». Idem au CHUV, où «un délai de trois mois est donné au collaborateur pour combler son déficit», déclare l’hôpital.

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