par Caroline Gebhard - Le gendarme écrasé volontairement par un jeune homme, en 2011 du côté de Nyon, a repris le service lundi matin au poste de Rolle. Le sergent Y. D. avait hâte. Hâte de retrouver sa veste bleu azur et les voitures rouges et blanches. «Dès le lendemain de mon «attentat», j’ai dit que je remarcherais et que je remettrais mon uniforme. La seule chose qui aurait pu m’en empêcher, c’est ma santé.» Le chemin aura été long mais il y est parvenu. Une année après avoir été fauché sur la route Blanche par un homme condamné depuis pour tentative de meurtre, le gendarme a repris le service lundi matin à Rolle. Après des mois d’hospitalisation et de rééducation, les stigmates physiques sont toujours là mais le moral est au beau fixe. Pour Y. D., qui sera à la retraite le 23 janvier, ce retour était impératif. «Je ne peux pas concevoir de partir sur cette fausse note», avait-il déclaré lors du procès de son agresseur. Et le sergent, qui reprend à 50%, ne compte pas se cantonner uniquement à des tâches administratives: «Je vais sortir en patrouille. Je veux montrer que j’ai recommencé!» Durant sa convalescence, il n’a pas manqué d’aller rendre visite aux collègues. «C’était ma thérapie!» confie-t-il les yeux brillants, évoquant ceux qu’il considère comme sa «deuxième famille».
A l’heure de retrouver l’uniforme, Y. D. affirme n’avoir aucune appréhension particulière. Pour autant, le drame est encore très présent dans son esprit: «C’est un livre qui est fait d’étapes. J’ai déjà tourné plusieurs pages mais je ne sais pas quand il se fermera vraiment.»
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