Sunday, September 9, 2012

Le détenu qui s'était bouté le feu explique son geste

par Caroline Gebhard - L’homme ne voulait pas mourir mais protester contre le régime carcéral. L’assaut de la police aurait précipité son action.«Ce n’était pas un acte suicidaire mais de revendication. Il veut se battre pour que toutes les personnes placées sous l’article 59 du Code pénal** n’endurent pas de telles souffrances morales.» La mère de Marc*, ce détenu qui s’était immolé par le feu devant l’Office d’exécution des peines, le 18 juin, a enfin pu s’entretenir avec son fils. Cinquante jours après le drame, il a commencé à recouvrer la parole après être sorti du coma artificiel dans lequel il avait été plongé à la suite de son geste désespéré.

Ce jour-là, il s’était présenté devant les locaux du service pénitentiaire avec deux bidons d’essence. Alors que des négociateurs de la police s’entretenaient avec lui, «il a aperçu un homme en noir qui le visait (ndlr: avec des balles en caoutchouc) et a interprété cela comme une menace, indique aujourd’hui Louis*, l’un de ses amis. C’est là que se situe le nœud de sa décision.» Réalisant que la police se préparait à lancer un assaut afin de l’immobiliser, Marc avait choisi de passer à l’acte. Aujourd’hui, ses proches attendent toujours de comprendre les raisons pour lesquelles les négociations n’ont pas pu se poursuivre avec leur concours.

*prénoms fictifs
**L’article 59 du Code pénal prévoit que la détention peut être reconduite par tranches de cinq ans au maximum pour des raisons psychiatriques.

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