Monday, September 3, 2012

Une spéculation chronique touche les prix de l'eau minérale

La petite bouteille d’eau minérale coûte normalement  15 da et la grande 25 da, mais ce n'est pas toujours le cas chez de nombreux commerçants. Les variations des prix d'un magasin à l'autre sont courantes.

Nous sommes le 3 septembre, il n’ y a plus lieu de parler  de  manque en eau minérale dans les magasins d’alimentation générale et on peut le remarquer de visu dans la quasi-totalité des magasins.

Nous entrons dans un magasin d’alimentation générale située à Alger. Nous achetons une grande bouteille d’eau. Le vendeur nous la fait payer à 30da. Nous lui faisons la remarque sur le prix. Il nous dit  « vous ne savez pas on a augmenté les prix ? ». Nous lui répondons « et depuis quand monsieur ! ». « Depuis les jours de l’aïd » répond-il. « Et qui a décidé d’augmenter les prix » a-t-on demandé. « Ben ce sont les grossistes » réplique-t-il.

Après quoi il nous explique qu’un fardeau d’eau est désormais cédé aux détaillants à 145 da contre 116 da avant. On ne peut pas vérifier la véracité de ses dires. Ce qui est certain, c’est que dans un autre magasin à Alger le fardeau est cédé à 145 da aux clients.  Un écart de 35 da est donc totalement absurde comme voulait  nous faire croire le vendeur. Sinon la bouteille d’eau, la grande coûterait plus de 30 da quand elle arrive chez le consommateur.

Pour la petite bouteille, son prix varie de 20 à 30 da et ce tout au long de l’année. La grande bouteille est cédée à 25 da, quasiment toute l'année mais depuis le mois de ramadhan elle est souvent à 30 da. Pour l'association des producteurs algériens des boissons (APAB) "les producteurs n'ont pas augmenté les prix".

Il y a lieu de se poser alors la question : pourquoi joue-t-on sur les prix ? Pour tenter de répondre à la question, un membre de l'union nationale de protection du consommateur (UNPC) nous déclare  "il n’y a pas une traçabilité de la transaction commerciale pour les distributeurs cela conduit à la spéculation". Tout se fait dans l’ombre,"les distributeurs demeurent un maillon incontrôlable" affirme-t-il. "Il n'y pas un ancrage juridique qui permet un meilleur contrôle"explique-t-il.

L’eau minérale fait l'objet de spéculation  pas seulement  en période de pénurie comme c’est le cas durant la deuxième quinzaine du mois d’août mais tout au long de l’année. La spéculation  est  flagrante quand la demande explose comme avec les vagues de chaleur. Et pourtant selon notre interlocuteur membre de l'association des consommateurs :"la loi des pratiques commerciales veut que les prix soient fixés et ceux qui sont pratiqués actuellement sont illégales".

Le représentant de l'association des consommateurs nous déclare par ailleurs que dans ce processus de spéculation "le consommateur est incriminé car il ne dénonce pas et n'a pas cette culture de dénoncer ". Notre interlocuteur  ajoute en regrettant  "devant une marge injustifié, le consommateur se montre passif et achète sans se soucier". Nous avons également demandé à notre interlocuteur pourquoi les prix pratiqués par les fast food concernant l'eau minérale ne sont pas du tout les memes que ceux pratiqués dans les magasins d'alimentation générale. Il nous répond que "le secteur de la restauration est un foyer d'infractions inombrables qui échappe au controle".


Hamida Mechaï

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