
Quête - Après plus d'une quinzaine d'années, la Laddh appelle pour la énième fois l'Etat à amorcer le dialogue pour identifier les causes des disparitions forcées.
La Laddh appelle également l'ensemble des acteurs de la société civile, les partis politiques, les syndicats et les personnalités à se joindre à la ligue pour accélérer le processus de ratification de la convention internationale contre les disparitions forcées visant la protection des droits de l'homme et la consécration d'un Etat de droit.
Réunis hier au siège de la Ligue des droits de l'homme à Alger, quatre associations formant la coalition des victimes du terrorisme dont l'association Somoud, SOS Disparus, l'Association des familles des disparus, l'Association Djazaïrouna, en présence des familles des disparus, ont exprimé leur détermination à continuer le combat pour la vérité et la justice en faveur des familles des disparus enlevés soit par les groupes terroristes, soit par les corps constitués de l'État. Rendant un vibrant hommage au défunt et militant Ali Merabet, décédé le 11 août, les participants réclament le droit à la mémoire, le droit à la vérité. Prenant la parole, la présidente de l'Association Djazaïrouna, Cherifa Kheddar, qui défend les droits des victimes du terrorisme, souligne qu'il est nécessaire de «situer les responsabilités de tout un chacun pour trouver des solutions notables à ce problème», ajoutant qu'«il est important de connaître le nombre exact de cas de disparus en Algérie puisqu'il ne faut surtout en oublier aucun». Cherifa Kheddar a été interrompue, par la présidente de l'Association des familles des disparus, Leila Ighil, qui estime que le nombre de disparus importe peu du fait que «la polémique des chiffres ne fait que noyer le fond de la question». Or , pour elle, «l'enlèvement qui est un crime contre l'humanité est un phénomène massif dont l'Etat refuse de parler en voulant tourner la page». Plus loin, elle ajoute : «C'est un compromis entre les pouvoirs publics et les terroristes pour que la vérité soit cachée.» «De toutes les façons, poursuit- elle, les chiffres donnés par nos responsables convergent. Le président de la République parle de 10 000 disparus, alors que Farouk Ksentini fait état de 6 447 disparus dans son rapport rendu public dernièrement». L'association, Somoud dit, pour sa part, ne pas avoir les moyens pour recenser ces victimes et qu'elle se contente uniquement des chiffres communiqués par la presse. «Il ne faut pas faire l'amalgame entre ceux enlevés par les terroristes et ceux enlevés par les agents des services de l'Etat», a fait remarquer le président de cette association, Maître Bouchaïb. Ce dernier plaide pour «l'ouverture des charniers permettant l'identification des corps à l'aide d'un test ADN pour les rendre à leur famille comme cela se fait en Bosnie».
S.L
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