Wednesday, August 29, 2012

Le Ministère public maintient la prison à vie

L'homme condamné en 2010 à la prison à vie pour l'assassinat de son fils comparaît à nouveau depuis mercredi devant la justice jurassienne après un arrêt du TF. La procureure réclame toujours la perpétuité.Le Tribunal pénal ne s'exprime pas sur les faits qui sont établis et pas remis en cause, mais sur la peine prononcée à l'encontre de l'accusé. La Cour criminelle l'avait condamné en octobre 2010 à la perpétuité pour l'assassinat de son fils de six ans et le viol de son ex-compagne. Un an plus tard, le Tribunal fédéral (TF) a admis partiellement un recours du prévenu qui estimait sa peine trop sévère.

Regret de l'accusé

«Ce jour-là, je n'avais pas l'intention de faire du mal», a expliqué l'accusé proche de la cinquantaine. Il a affirmé qu'il n'y avait pas un jour sans qu'il ne pense à son fils. A plusieurs reprises il dira que c'est de sa faute. «J'ai énormément de regret par rapport à ce que j'ai fait». Incarcéré à Bellechasse (FR), il est suivi par un psychiatre et un psychologue.

Le drame s'était produit le 20 juin 2008 à Porrentruy. L'homme qui harcelait et menaçait depuis des mois son ex-compagne s'était introduit par effraction chez elle puis l'avait violée. La victime avait réussi à prendre la fuite pour alerter la police. L'accusé, constatant que la situation lui échappait, a alors égorgé son enfant.

Perpétuité

Pour le Ministère public, le geste commis par le prévenu vaut la peine maximale, soit la réclusion à perpétuité. «Son crime est tout simplement abominable», a déclaré la procureure Geneviève Bugnon qui a ajouté que l'accusé avait commis cet assassinat avec une extrême froideur et sang-froid.

«C'est un mode d'exécution particulièrement monstrueux avec un cutter de chantier», a ajouté la procureure jurassienne. Pour le Ministère public, cet ouvrier originaire du Portugal n'a pas agi sous la panique comme il le prétend. Il s'agit pour l'accusation d'un geste de vengeance à l'égard de son ex-compagne qui lui a échappé. «C'est l'oeuvre d'un dominateur pas d'un malade».

Peine de 20 ans

La défense, qui a détaillé l'arrêt du TF annulant la condamnation à perpétuité prononcée par la Cour criminelle, a demandé que la peine de prison soit ramenée à 20 ans. «L'assassinat ne veut pas dire dans tous les cas la prison à vie», a estimé Valérie Pache Havel en citant d'autres affaires d'assassinat.

Pour la défense, il faut retrancher de la peine l'absence de scrupules et le mode opératoire car ces deux éléments sont déjà constitutifs de la qualification d'un assassinat. Pour le TF, l'argumentation de la Cour n'était pas satisfaisant. Le Tribunal pénal de première instance rendra son verdict jeudi.

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