«Votre altesse»
Originaire d'une riche famille, l'homme qui serait un descendant direct du prophète Mahomet est actif dans l'administration et le développement de l'islam chiite. Dans le même message, la direction le jugeait comme une personne très ouverte. «Il est possible que lors du tour du campus prévu, il vous interpelle. Si tel est le cas, nous vous remercions de bien vouloir l'appeler 'Votre Altesse'.»
Stress palpable
Lundi, le stress était palpable aux alentours du bâtiment. Agents de sécurité recrutés pour gérer le parking, employés qui courent dans tous les sens, réceptionnistes constamment sollicitées. Outre la fameuse visite, la rentrée des classes préparatoires avait également lieu. Interrogées, certaines femmes - en jupe ou non - disaient ne pas être au courant de l'affaire. Contacté, le service de communication n'a pas souhaité communiquer au sujet de la venue du prince. À nouveau à l'extérieur, un agent de sécurité nous a demandé de ne plus pénétrer dans l'enceinte de l'école. Le service n'a ensuite pas répondu à nos sollicitations téléphoniques.
«Il a déjà vu des jambes»
«Il a étudié à Harvard, il a déjà vu des jambes!» Comme nombre de ses camarades, cet élève a peu goûté la communication de l'école, qu'il juge incohérente et maladroite. Selon lui, nombre de filles se sont plaintes à la suite du message. «Certaines disaient qu'elles allaient en profiter pour porter leur jupe la plus courte!», peste-t-il. Des élèves auraient également signalé leur mécontentement à la direction.
Pas de traces visibles, en revanche, de la grogne sur les réseaux sociaux. «L'année dernière un élève avait critiqué l'école sur Facebook. Il avait été renvoyé», explique l'étudiant qui désire, comme toutes les personnes contactées, conserver l'anonymat.
Code vestimentaire contraignant
Le code vestimentaire de l'EHL devrait pourtant être suffisamment contraignant pour ce genre de visites importantes. Jupe à 8 cm maximum au-dessus des genou (la taille de la carte d'étudiant...), collants et chaussures fermées pour les filles, pas de couleurs vives... «Jamais on ne nous a demandé de telle mesures pour accueillir un intervenant!», s'offusque une ancienne élève. La direction est finalement revenue en arrière vendredi, et a encouragé tout le monde à se conformer au règlement vestimentaire. Celle-ci a également jugé bon de préciser les activités du Prince Amyn Aga Khan, notamment qu'il avait fait partie du Conseil économique et social du Secrétariat des Nations Unies.
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