Battus, brûlés, affamés
Rien n'a été épargné à ces trois filles et un garçon, violentés par leurs géniteurs entre 2003 et 2012. Quand ce n'était pas des gifles, des coups de poing ou de pied, ils se faisaient battre avec toutes sortes d'objets: ceinture, fouet, barre de fer, tapette à mouche électrique... Mais ce n'est pas tout. Parfois, le père les punissait en leur plongeant la tête dans des bains glacés jusqu'à suffocation, une méthode qui rappelle le supplice de la noyade employé par les Américains à Guantánamo. Une fois, alors qu'une fillette s'était évanouie après cet acte barbare, le père lui avait donné un violent coup dans l'oeil. «Leau était toute rouge», a rapporté l'une de ses soeurs aux enquêteurs.
Nourris à l'urine et aux excréments
Outre les violences physiques à leur encontre, les petits souffraient de carence nutritionnelle. Affamés, ils leur arrivaient même de manger les collations de leurs camarades de classe. «Papa et tonton arrivaient parfois avec une pizza. On devait juste les regarder manger», a expliqué l'une des victimes. Mais, lorsque les parents daignaient les nourrir, c'était avec des tartines à l'urine paternelle ou recouvertes avec des excréments de chiens. Parfois, le père se passait du pain et urinait directement dans la bouche des enfants.
Un autre jeu sordide consistait à enfermer deux fillettes dans une valise bridée, remplie de déjections, et de la balancer à travers l'appartement.
Durant son procès, le regard tourné vers le sol, le couple tortionnaire n'était plus aussi confiant. Le père a vainement tenté de présenter ses excuses durant la procès. «Il a écrit une lettre où il demande pardon à ses enfants», a souligné Jacqueline Petit, son avocate. Quant à la mère, elle a voulu se faire passer pour une victime. Mais le Parquet a rappelé qu'elle avait déjà été condamnée à du sursis en 2004 pour une affaire similaire et avait perdu la garde de son enfant né d'une précédente union.
Alertés dès 2003 sur la situation
Lécole des enfants avait donné lalerte en 2003. Le directeur de lécole de Soy (Erezée) où étaient scolarisés les enfants, avait écrit dans un rapport de 30 pages les multiples observations faites par les enseignants qui montraient que les enfants étaient maltraités.
Quant aux services sociaux, leur réaction ne semble pas avoir été suffisante. Le SPJ a bien retiré les enfants à la garde de leurs parents... durant deux mois seulement sur les dix ans qu'a duré cet enfer. Passé ce délai, les enfants ont de nouveau été confiés à leurs géniteurs. Une enseignante avait notamment demandé que le responsable du SPJ soit entendu par la justice, ne trouvant pas normal que cette situation atroce perdure aussi longtemps. Le verdict sera rendu le 12 juin prochain.
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